Mardi maudit

Pour celles et ceux qui auraient raté J’aime pas le lundi et cela serait vraiment dommage, un résumé minimal s’impose.

Un collégien, narrateur, légèrement asocial, Lucien. Un meilleur ami depuis le CP, Crouton. Une amoureuse, Fatou, grande fille possédant le sens de la formule et une énergie communicative.
L’histoire entre Lucien et Fatou avait pourtant bien mal commencé, les deux futurs tourtereaux ne communiquant qu’à coups de listes de détestation…
Nous retrouvons ici le trio pour une nouvelle tranche de vie. Elle commence cette fois un mardi et elle commence mal. Par un malentendu. Lors d’une conversation décousue dans la cour du collège, Lucien, toujours préoccupé par mille pensées parasites, vient à penser que sa Fatou le quitte. Désespéré par la fin imminente de sa brève vie amoureuse, Lucien bâcle un devoir d’anglais, cherche du réconfort auprès de son Crouton et apprend, ô ironie du sort, que sa grand-mère, 69 ans au compteur, va épouser le mardi suivant un certain Raymond.

Tout cela n’arrange guère le moral de notre Lucien, déjà fort peu optimiste. Décidément, sa vie est un lit de larmes et d’épines et son cerveau fait des nœuds…

Ce deuxième opus des aventures tragi-comiques de Lucien, sorte de Jean-Pierre Bacri mode adolescence, se lit avec autant de plaisir que le précédent.

Lucien, ado torturé que la vie dépasse et effraie, et son petit monde, sont évoqués avec beaucoup d’humour et une écriture très rythmée. Mais derrière cette apparente légèreté, Jérôme Lambert sait dire avec finesse les angoisses et les interrogations de l’adolescence, celles qui parfois paralysent.

Il nous offre aussi quelques jolies surprises, sur le prix de l’amitié par exemple, qui se monnaie en berlingots de lait concentré, ou bien une scène d’anthologie de mariage hippie troisième âge.

Attendons à présent mercredi. Sera-t-il confettis ? moisi ? raviolis ? Le suspense reste entier…