Méchant Kurt !

Revoilà Kurt avec son chariot élevateur ! Cette fois-ci, il sauve de la noyade un marin qui lui donne pour le remercier un énorme diamant. Riche, Kurt arrête de travailler. Il achète plein de bêtises et s’aliène sa famille avec laquelle il refuse de partager, avant de se lancer dans les élections ministérielles. Las, il n’obtiendra qu’une voix – la sienne -, démolira de colère la moitié de la ville et perdra tout son argent.

Décidément, le débonnaire Kurt, fait pour une vie tranquille, n’a pas un moment à lui : après le poisson géant de Kurt et le poisson, le voilà aux prises avec un diamant gros comme un ballon de football. Mais, alors que la nourriture se partage, l’argent se garde jalousement. Kurt achète son plus jeune fils, pense à gagner plus (« […] il suffit d’acheter des machins pas cher de revendre ces mêmes machins plus cher. », p. 73), horripile sa famille et snobe ses voisins, accessoirement repeint son Fenwick en doré et perce des trous partout… Comme l’argent seul ne suffit pas, c’est le goût du pouvoir qui le pousse alors à se présenter aux élections. Heureusement, morale et conviction en la démocratie obligent, Erlend Loe ne le crédite d’absolument aucune voix. Dans un rodéo apocalyptique, il casse alors tout autour de lui, avant, apaisé, d’admettre l’intégralité de ses erreurs. Histoire faussement simple, ton décalé d’un narrateur narquois, illustrations pleines d’humour (la moustache de Kurt, tout un poème…), Méchant Kurt ! est au moins aussi inventif et intelligent que le précédent volume.