Midnighters. L'heure secrète

Jessica Day, adolescente banale, quitte Chicago pour emménager à Bixby, petit village de l’Oklahoma. Dès la première nuit, elle s’éveille à minuit pile. Ce n’est pas le bruit de la pluie qui l’a réveillée, mais le silence soudain… Elle sort de la maison et assiste stupéfaite à un magnifique spectacle : les gouttes de pluie sont suspendues dans le ciel, et reprennent vie au contact de Jessica. Elle regagne son lit, sûre d’être en plein rêve. Le lendemain, minuit la surprend une fois de plus. Cette fois, dans la nuit immobile, elle suit un chat. Mais celui-ci se transforme en énorme panthère qui attaque la jeune fille. Après une poursuite effrénée, Jessica voit surgir 3 camarades de classe qui la sauvent in extremis. Ils lui apprennent qu’elle est une midnighter : née à minuit pile, elle a le pouvoir de vivre une heure de plus. «Minuit » est le refuge de créatures ancestrales, et le terrain de jeu des midnighters. Les nuits se succèdent, et Jessica apprend à apprécier minuit, notamment grâce au beau Jonathan qui a le pouvoir de voler. Si chacun de ses amis développe un talent particulier pendant minuit, ce n’est pas le cas de Jessica. Pourtant, depuis son arrivée, les grouilleurs et les darklings, créatures obscures, attaquent les midnighters et s’approchent dangereusement de la ville. Jessica représente une menace, mais laquelle ?

L’heure secrète est le premier tome d’une trilogie de Scott Westerfeld, l’auteur de Uglies et V-Virus. Néanmoins, la série Midnighters a débuté en 2004 aux Etats-Unis. Pocket a donc publié un roman plus ancien, surfant sur les récents succès de l’auteur.
La construction de l’histoire est assez banale, équilibrée entre quotidien et fantastique : une ado qui débarque dans une nouvelle ville, l’intégration au lycée, l’histoire d’amour ; la rencontre avec les autres midnighters, les darklings, les pouvoirs…
Les personnages de ce roman entonnent un peu « la revanche des geek », puisque s’ils sont ainsi, ce n’est pas parce qu’ils sont fans du Seigneur des anneaux ou qu’ils passent leur vie à jouer à World of Warcraft, mais c’est à cause de leurs pouvoirs. « Comme toujours, ses manches couvraient presque entièrement ses mains pour éviter tout contact. Elle portait aussi des écouteurs d’où s’échappaient des accords de guitares saturées » (p. 9) : en fait Melissa est télépathe, alors que tout le lycée la prend pour une excentrique mal dans sa peau. Scott Westerfeld, également auteur de romans space opera, doit être coutumier des lecteurs-geek.
Sans grande originalité, ce premier volet reste divertissant, et plaira aux adolescents amateurs du genre science-fiction/quotidien. Cependant, on n’y retrouve ni la verve du narrateur de V-Virus, ni la réflexion sociale et l’anticipation d’Uglies.