Petit piéton

Sur le trottoir, Petit chat attend pour traverser et apprendre la rue avec son père. Dès la première page, on est saisi par la densité du texte, le nombre d’injonctions et la quantité d’informations rassemblées. « Ça a l’air compliqué ! » s’exclame Petit Chat. C’est un sentiment partagé et l’inquiétude de Petit Chat risque fort de contaminer un jeune lecteur qui s’y risquerait tout seul !

Patricia Geis a pourtant recours à de nombreuses ressources : bulles pour exprimer les questions et les sentiments ; caches et languettes qui animent les scènes. Ces méthodes dissimulent du vocabulaire : si on soulève le camion qui passe dans la rue, on découvre « le trottoir, la bordure, la chaussée ». D’autres caches modifient la situation : la tête tourne pour regarder à droite et à gauche ; les feux changent de couleur. Le graphisme des rues et des véhicules, les couleurs, les personnages ciblent visiblement des enfants petits. Le texte et le discours ne semblent pas à leur niveau. L’auteure semble consciente « C’est fou tout ce que Petit Chat a appris aujourd’hui ! »

Néanmoins, la scène finale et sa démarche suscitent l’intérêt. Petit Chat muni d’une longue liste de courses doit s’orienter dans un espace en volume fabriqué par pliage. C’est un beau travail, mais il demanderait pour des petits une réelle simplification et une dimension corporelle que ne permet pas la taille du plateau reconstitué. Un album trop complexe, peut-être utile pour piocher des idées de mises en situation jouées ou réelles.