Pixel noir

Lui-même joueur et passionné, Pixel est le fils d'une grande informaticienne. Suite à un accident et le temps que son corps dans le coma se reconstruise, il prend la forme d'un avatar au sein d'un Virtuel de Repos. Mais un bug a eu lieu, les adultes ont disparu et le décor est devenu jungle. Damon, jeune Américain, a pris le contrôle de la petite troupe d'adolescents encore présents. Pixel, accompagné de Sam et bientôt de la mystérieuse Solfé, est bien décidé à sortir du Virtuel, à défaut de le réparer.

Le futur est proche : 2119, et nul doute que les scientifiques d'aujourd'hui les plus créatifs ont au moins imaginé les propositions médicales que l'auteure fait. Toutefois, nous oublions bien vite la virtualité de ce petit monde pour se concentrer sur une version tordue de Sa Majesté des mouches de William Golding (le livre est d'ailleurs glissé dans la valise de Pixel par Solfé). La quête double de la sortie du Virtuel et de son créateur est un prétexte à la rencontre et à la confrontation subtilement brutales d'adolescents réunis uniquement par la maladie ou la faiblesse physique.
Entre Sam le sensible, Pixel héros central et Solfé la ténébreuse, le trio n'aboutit évidemment jamais puisque tout se joue dans l'illusion, mais leurs relations finement décrites ne cessent de nous interroger : homosexualité, amitié amoureuse, jalousies complices... Puis le rapport de Pixel à sa mère et donc à la réalité refait surface : la fin – haletante – du Virtuel peut se dérouler. Mené avec un sens du rythme développé, inventif sur une base pourtant surexploitée, Pixel noir séduit autant les amateurs de psychologie que de jeux vidéo.