Raymond trop la honte !

Raymond, petit roux à lunettes, est le héros ou plutôt le anti-héros de cette série d’animation télévisée. Sept histoires constituent ce recueil construites autour de son univers. La première, « Victimes de la mode » est caractéristique de la série. En sortant de l’eau, à la piscine, sans ses lunettes, un copain mal intentionné donne à Raymond, un slip de bain en guise de bonnet. Raymond le met sur sa tête et alors qu’il espérait que cette bévue ne serait vue par personne, il s’aperçoit que sa photo ainsi coiffé circule sur internet où tout le monde en profite… Il en est malheureux mais à sa grande surprise, la médiatisation lance la mode et tout le monde se promène avec un tel chapeau ! La comédie se poursuit autour de l’attirance des adultes eux-mêmes qui cèdent devant les pièges de la mode. La honte de Raymond devient source de réflexion sur la futilité des gens et le poids des médias…


Tous les épisodes sont construits de la même façon, Raymond a trop la honte ! Cela engendre un comique assez facile mais plutôt bon enfant malgré quelques aspects grinçants. Ainsi dans l’épisode du test, un test de personnalité révèle la dangerosité de Raymond. Mis à l’écart identifié comme « individu super dangereux » qui deviendrait même « cannibale », il devient le pestiféré jusqu’à ce que les profs passent le test. Les résultats stupides disqualifient la machine, et Raymond peut réintégrer la communauté de la classe. Raymond le anti-héros est victime mais, avec sa bouille ronde et sans avoir l’air de faire la morale, les retournements de situation lui permettent de sauver la face et même parfois comme dans les deux épisodes cités, d’éclairer des comportements inquiétants de la part des adultes ou de la part des « copains ».


Les autres épisodes jouent beaucoup sur les relations au sein de la classe, complicité ou rivalité entre garçons, relations garçons-filles d’attirance et de suspicion, thèmes connus, proches des jeunes lecteurs et auxquels ils peuvent accrocher leurs propres expériences.


La mise en page entre roman graphique et BD fait alterner illustrations pleine page et vignettes. Les textes et les vignettes se répondent, se complètent. Les bulles claires, le découpage du récit très lisible permettent une initiation à un type de BD très facile qui attirera les jeunes ou moins jeunes lecteurs sensibles à l’humour et à la familiarité des situations.