Roi de pique

Le lycée pour Jess n'est pas une école mais un lieu de travail : il s'occupe des affaires des autres, les monnayant au passage, petit trafic de drogue et d'influence. Il pense avoir tout le monde à sa merci et ne devoir rien à personne. Il est craint et recherché. Comme il le dit lui-même au directeur : « de toutes façons je gagne plus d'argent que vous ». Lorsque Ken - le beau gars de l'école, sportif, admiré - demande à Jess de l'aider à approcher Bridget, Jess doit trouver une astuce pour se rapprocher de la jeune fille afin de préparer le terrain pour Ken. Il utilise pour cela le petit frère handicapé de la jeune fille. Il se met à fréquenter Bridget et son frère, se retrouve à aller rendre visite à un vieux dans un home pour lui plaire. Il devient l'ami de Bridget. En même temps, il livre les informations qui permettent à Ken de sortir avec Bridget. La combine fonctionne parfaitement une fois de plus et Jess empoche son argent.

Mais si cette fois était la fois de trop ? Jess s'est impliqué plus que d'habitude. En essayant de trouver la faille de la jeune fille qui permettrait à Ken de jouer gagnant sans prendre un râteau, il a découvert un monde de gentillesse et de simplicité dont il n'avait pas idée, il a rencontré des gens aimables et surtout il a rencontré Bridget.

Sur une trame vue et revue, la qualité du livre vaut surtout par ses personnages peu nuancés mais crédibles. On a là tous les stéréotypes du genre : le lycée américain et ses différents types d'élèves, le « bad boy » cynique, le gros dur qui a peur de draguer lui-même, la jolie intello et son jeune frère handicapé qui lui prend tout son temps, et même le vieux qui prend Jess en amitié et lui délivre des conseils précieux.

Avec le Roi de pique on sait où on va, tout est prévisible, et pourtant ce n'est pas ça l'important. Ce livre a un quelque chose de dangereux mais de rassurant en même temps, un peu comme un James Bond qu'on verrait pour la xième fois : ce sont les ficelles qui en font sa force.