Comme le livre coincé dans son étui cartonné, l’ouvrage présente un rond encastré dans un univers carré. Comment trouver sa place, lorsqu’on est arrondi et que l’on roule, au milieu des lignes et des rectangles, des droites et des formes cubiques ? Il pleut des lignes, rien ne tourne rond, et la boule évolue, page après page, si unique et différente, perdue au beau milieu de la page.

Constance Guisset suggère à chaque page une interrogation. En jouant avec les formes, les limites de la page et les expressions de la langue française, sa boule perdue est ici grandement mise en valeur. L’art permet alors de prôner la différence, de réfléchir sur l’unicité et de s’amuser des jeux de mots. Sans redondance, les propositions se succèdent et les pages deviennent hypnotiques : le regard se perd parmi les lignes et la dimension artistique appelle à être rejointe. D’ailleurs, le dénouement met en scène un miroir, invitant ainsi concrètement le lecteur à participer. Voilà un ouvrage original, où l’art des mots et l'art des illustrations se combinent pour former une œuvre différente et assurément unique.

Déborah Mirabel

Présentation par l'éditeur

Rond se sent perdu dans un monde carré. Il a du mal à se tenir à carreau. Décidément Rond est mal en point. Il rêve de prendre la tangente, d’épouser les courbes, d’effleurer la liberté… Alors, il s’élance pour prendre de la hauteur et trouve un ami ! Ensemble, ils décident de repeindre le monde et de soulever des océans.
Cette allégorie d’une différence qui conduit parfois à se sentir en marge, nous dit qu’à deux, tout est possible. Qu’ainsi il est plus facile de trouver le chemin pour être soi, un point c’est tout !