Tarir est un jeune Indien Zapiro étrangement tranquille au milieu du vacarme des siens. Parce qu'il est différent, on l'accuse d'être un mangeur de capincho, petit animal peureux et pleurnicheur. Cette insulte suprême rejaillit sur la famille de Tarir, qui parvient quand même à se marier. Mais la rumeur se prolonge, et il ne fait rien pour la détromper. Tarir finit par quitter son village et vivre seul au milieu de la forêt. Malade, il est ensuite obligé de se rendre à la ville, chez los blancos. Un docteur le soigne, l'éduque. Il tombe amoureux de sa fille, trouve enfin sa place. Mais Tarir veut revenir régler ses comptes avec son clan.

Ecrit et illustré par Thomas Lavachery, le roman m'a beaucoup fait penser au style de Jean-François Chabas. On y retrouve l'importance de la nature, l'humour fin presque imperceptible, la quête du héros (et ici narrateur) pour faire son chemin personnel et la profonde leçon de vie par l'exemple. Le thème de la rumeur est extrêmement actuel, mais nous voyons ici qu'il transcende les temps et les espaces. Une rumeur peut faire des ravages réels, mais elle est aussi parfois auto-générée (voir la fin abrupte). A lire sans tarder et sans paranoïa.

Sophie Pilaire

Présentation par l'éditeur

« Voilà Tarir, le mangeur de capincho ! » Tarir a reçu l’insulte comme un coup de pied dans le ventre. Chez les Indiens Zapiro, le capincho est un animal honni, un pleutre qui pleure au moindre danger. Personne ne doit le manger sous peine d’attirer l’opprobre sur sa famille ou sur son clan. N’importe quel Zapiro traité de cette manière aurait donc riposté. Mais pas Tarir, le timide, qui n’a rien trouvé à dire. Depuis, la rumeur a circulé, la calomnie s’est installée, Tarir est devenu un paria parmi les siens. S’il ne veut pas mourir d’une flèche dans le dos, il doit partir. Mais où ? Vers la forêt du Pays mort qui abrite les exclus ? Vers Los Blancos, la ville où les Indiens ne sont pas les bienvenus ? Le destin de Tarir le mangeur de capincho est en marche…

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