Sans prévenir

Un jour comme les autres, Francis, quinze ans, apprend qu’il est atteint d’une leucémie. Soutenu par sa mère frondeuse et son grand frère protecteur, il entame un long parcours pour se soigner. A l’hôpital, il rencontre Ambre, jeune fille farouche à la langue pourtant bien pendue, elle aussi leucémique.

La comparaison avec Nos étoiles contraires de John Green est évidente : mêmes héros malades, même récit douloureux et souvent cru à la fois des traitements et de l’adolescence, même ton pêchu qui se tourne résolument vers la vie. Et la comparaison se souffre, car Sans prévenir ne manque pas de finesse. Si Francis a son caractère, les personnages qui l’entourent sont également piquants, touchants. Ambre, à mon avis, n’est pas la plus saillante, car j’ai adoré la mère de Francis. Mais la jeune fille est le prétexte amoureux, tragique, du livre, bref sa colonne vertébrale.

Triste, drôle, émouvant : les qualificatifs seront nombreux, et on retiendra que le jeune Matthew Crow n’a pas voulu faire un ouvrage sur le cancer. De ce point de vue, c’est sans doute un peu raté, mais il nous a malgré tout plongés avec sincérité dans la vie de deux familles bouleversées. Et finalement, cette période entre « après la maladie » et « avant la mort » grouille de vie. A lire sans hésiter, mais à distance de son alter ego (paru plus ou moins en même temps en Grande-Bretagne).