Tapage nocturne

Antoine, dix ans, vit seul avec sa mère, une femme timide, et se comporte brutalement à l’école. Les professeurs soupçonnent une souffrance, et envoient Antoine chez une rééducatrice. D’abord circonspect, Antoine finit par exprimer sa hantise d’un retour de son père, qui battait sa mère. En compagnie de Noélie, qui ne parle pas, et d’Abdou, venu du Congo et mal à l’aise en France, Antoine s’ouvre petit à petit aux autres et apprend à vivre sans violence.

Très court ouvrage, Tapage nocturne exploite de manière transparente son sujet, et ce y compris pour un jeune lecteur. On comprend très vite le cœur du problème d’Antoine, l’essentiel du roman suivant le parcours chez la rééducatrice. Les moments d’échec ne sont pas cachés, mais la tendance est plutôt à l’optimisme. Le choix d’Antoine lui-même en tant que narrateur fait que l’on reste au ras de l’enfance et que l’on ne rentre jamais dans les considérations des adultes ; l’optique plutôt bien vue évite un excès de démonstration. Les personnages secondaires sont essentiels, à la fois en tant que respirations dans le roman, et en tant qu’adjuvants à la prise de conscience du héros. Parfois, cela manque un peu de finesse et va trop vite – quoique le roman est censé se dérouler sur une année scolaire. Mais à d’autres moments, l’émotion criante frappe. Un roman à la thématique précise qui remplit bien son contrat informatif.