Terre promise

Kansas, 1870. Plusieurs hommes débarquent à New Hope à la poursuite de Carson Brown, esclave en fuite. Ils n’ont pas tous les mêmes motivations : chasseur de primes, fils hanté par la vengeance… La femme sheriff de la petite ville et le barman local tentent de comprendre et d’apaiser la situation.

Le narrateur omniscient de Philippe Arnaud navigue de personnage en personnage et saute dans le temps afin d’éclairer le présent électrique à la lumière du passé tragique. Il y aura bien quelques beautés, quelques pauses après la tension : entre le planteur sudiste à la famille détruite et la femme seule qui s’impose dans un monde d’hommes, l’attirance sera plus forte que la différence. Mais cela n’empêchera pas l’intrigue de se dévoiler par petites bribes et de se dérouler envers et contre toute la compassion de Big Louis, le tenancier du bar à la couleur de peau noire qui dérange. Dans cet univers impitoyable, on compte encore les indiens aux tribus décimées, laissés pour compte tout comme les esclaves. Et le fameux Carson Brown, absent de presque l’intégralité du roman, sera l’instrument d’un final inattendu. Un western en huis-clos, construit finement, très psychologique.