Toujours fâchée : le journal d’Aurore 2

Après Jamais contente : le journal d’Aurore, on retrouve le quotidien de l’héroïne. Cette année, elle est expédiée chez ses « ancêtres » pour cause d'entente difficile avec ses parents et ses sœurs. Toujours aussi excessive et péremptoire dans ses jugements, elle fait pourtant preuve d'une absence de confiance en elle qui ne vire jamais au drame tant elle use d'ironie et de mauvaise foi conjuguées.

Petit à petit, les choses changent… Sa prof de math s'est mise en tête de l'aider, cette dingue, et n'hésite pas à la remettre en place tout en l'encourageant. Ses grands-parents savent être à la bonne distance, toujours à l’écoute et fermes néanmoins. Et sa famille se ferait presque moins agaçante…

Pas de stéréotypes, pas d'intrigue attendue, une justesse de ton de la part de l'auteur qui a bien saisi les contradictions de l'adolescence et qui les restitue avec son humour et sa sensibilité habituels.

Seconde critique :

Pas méchante mais grognon, en réalité jamais contente. Aurore ne connaît pas la joie de vivre, le bonheur des petits plaisirs partagés en famille ou entre amis. Aurore est plutôt une solitaire même si elle a une amie fidèle, Lola. « Ils l’ont fait. Mes parents viennent de me déposer chez Mamie et Papi. Plus exactement : mes parents viennent de me larguer sur zone. Je suis un sac de linge sale qu’on balance à la laverie. » Envoyée pour plusieurs semaines chez ses ancêtres, Aurore pense tout d’abord à faire une fugue, puis s’adapte cahin-caha à sa nouvelle vie. Grâce à une enseignante un peu tenace, elle va même réussir à obtenir de meilleurs résultats au collège. Aurore est un personnage, une fille dotée d’une forte personnalité, qui raconte avec beaucoup d’humour son quotidien. Pas de drame, pas d’angoisse abyssale dans « Le Journal d’Aurore 2 », juste une ado qui se cherche, se révolte un peu, sans grande colère. Marie Despechin pose un fin regard sur les relations parents-enfants, montre le désarroi d’une jeune fille, sans nourrir ses personnages de pessimisme irrévocable. Ils ne sont pas happés par une sombre spirale, mais portés par une recherche du bonheur.