Tout ce qui brille (T.2). Une saison à Long Island

Bienvenue dans les « roaring twenties » ! Deux jeunes filles quittent leur province pour New-York, dans l’objectif avoué de faire fortune et devenir célèbres. En ce début de deuxième tome, c’est fait pour Cordelia, qui retrouve son père, un riche mafieux de ces années de Prohibition, mais pas pour Letty, chanteuse douée qui a joué de malchance et de naïveté. En attendant la prochaine fête arrosée d’alcool et de musique, les amies passent leur temps avec la belle Astrid à bronzer au bord de la piscine, choisir des nouvelles robes et décider quel homme sera leur prochaine proie… A ce petit jeu-là, elles risquent de se laisser doubler par leurs sentiments, et surtout d’oublier qu’elles évoluent dans un monde brillant certes, mais aussi dangereux.

Après la fin du XIXème siècle et ses bourgeois conservateurs de la série Rebelles, Anna Godbersen explore, à coups de passions amoureuses, de décors flamboyants mais aussi d’un sens certain de la reconstitution historique, la très courte période des années 1920. Elle se place cette fois-ci du côté des supposés « méchants », les hors-la-loi bootleggers, qui étonnent d’abord par leur uniforme jeunesse. L’avenir leur appartient, de fait, et ils sont bien décidés à le croquer par les deux bouts. Un narrateur omniscient se charge de nous montrer les fêlures derrière la façade, notamment les sentiments de solitude très fitzgéraldiens qui encombrent leurs jolies petites têtes. Et puis, une ombre rôde : la crise de 1929, qui fera suite à ce bel été riche en événements – des prises de conscience dramatiques, des caisses et des caisses de champagne, un enlèvement musclé mais romantique… Face à la menace d’un monde de plaisirs chèrement conquis, nul doute que les trois ravissantes héroïnes, ici un peu écervelées ou du moins passives, vont déployer tout leur potentiel de survie ! Très plaisant, très rythmé, un bonbon sucré qui se lit aussi vite qu’une Rolls lancée à pleine allure vers la nuit new-yorkaise.