Un ado nommé Churchill

Londres, 1901. Winston Churchill, jeune membre du Parti conservateur, s'apprête à prononcer son premier discours au Parlement. Il a peur. Il se souvient de son enfance et son adolescence à l'ombre d'un père despotique dont il n'a cessé de chercher l'attention. Au-delà des circonstances politiques, il s'agit donc pour un fils de s'émanciper d'un écrasant poids paternel.

Nous suivons Winston dans ses années d'adolescence au collège d'Harrow, dont il supportait très mal la discipline. Le jeune homme faisait montre d'une confiance en lui qui l'amenait à l'insolence la plus infecte, tout en souffrant d'une estime de soi très basse le rendant presque violent. Le mélange explosif ne pouvait être calmé que par la nourrice baptisée Woom, présence rassurante des jeunes années qui sut heureusement remplacer des parents préoccupés par leurs propres vies exposées au Tout-Londres. Dès cette époque et sans être un surdoué à l'école, Winston faisait preuve d'une intuition politique perçante et d'une vision toujours claire des événements. Et ce davantage que son père qui sonna le glas de ses ambitions par une mauvaise décision. Il restait pourtant à Churchill à parcourir un long chemin de résilience avant de connaître la carrière que l'on sait... son « black dog » (il surnommait ainsi ses accès dépressifs) en laisse derrière lui et son épouse Clementine à ses côtés.

Professeure agrégée, Sophie Doudet mêle, à travers un narrateur omniscient, faits réels et fiction pour un récit bien construit et très psychologique. Intéressant.