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Date de publication
Age-cible

Une dernière chance

Johanna Kuningas
Roman
à partir de 15 ans
: 9782742794201
14.80
euros

L'avis de Ricochet

Viima a treize ans, un père cuisinier, une belle-mère conseillère d’orientation, une mère couturière. Il aime surtout le skate, et passe beaucoup de temps à se balader dans la ville et à sécher les cours. On finit par le cataloguer « élève difficile ».
C’est lui le narrateur, il raconte son histoire singulière et s’adresse régulièrement au lecteur. A la prochaine rentrée, Viima doit intégrer une nouvelle école, que l’on appelle « l’école de la dernière chance » où, hélas, sévit sa belle-mère. Ce nouveau collège, un bâtiment tout en verre qui se veut transparent, ne fonctionne que par interdits, règles abusives, délation, système de classement et d’humiliation impitoyable. On ne survit là-bas qu’à condition de se nier. Dès son arrivée, Viima se sent mal : on lui confisque son skate, on lui colle d’office une petite-amie chargée de surveiller de près et de rapporter ses moindres faits et gestes. A la maison aussi, on le coupe de ses amis, on munit sa fenêtre de barreaux et on l’éloigne de sa mère. La vie de Viima se rétrécit, s’étrique, comme dans une sorte de « meilleur des mondes ». Sa seule bouffée d’air : une usine désaffectée où vivent une poignée de gosses rebelles, dont s’occupe India. India est fascinante ; c’est une insoumise elle-aussi, qui a refusé sa « dernière chance », très douée pour le skate, le graffiti, la débrouillardise et le camouflage. India va, à sa manière, sauver Viima, lui ouvrir les yeux, lui apprendre à penser par lui-même. Ensemble, les deux adolescents en marge découvriront le secret de l’école, bien gardé dans les entrailles du bâtiment de verre …
Ce roman est très singulier, dérangeant parfois, mais intéressant aussi. Il explore les relations adolescents / adultes, en montrant comment, avec l’assentiment du plus grand nombre, on peut mettre en place l’arbitraire et la machine à broyer les individus. Les personnages adultes sont à peu près tous négatifs, soit tyranniques, soit défaillants. Le roman rappelle aussi le besoin légitime de tout adulte en devenir de se pouvoir se révolter et choisir en toute connaissance de cause, en étant entouré et respecté. Le récit, ancré tout d’abord dans une réalité très concrète, même si le lieu et l’époque ne sont jamais clairement définis, bascule doucement vers un fantastique larvé. En accompagnant Viima dans son parcours de vie, le lecteur peut se sentir proche de lui grâce à ses interpellations constantes. Il se pose aussi de nombreuses questions, auxquelles il n’aura pas forcément toutes les réponses. A conseiller à des lecteurs murs.

Seita Parkkola est née en 1971. Elle est finlandaise et est aussi journaliste et photographe.

Présentation par l'éditeur


Élève difficile, Viima est envoyé à l'École de la Dernière Chance, véritable centre de redressement où il doit renoncer à tout. Mais que signifie le marquage des élèves ? Et cette rumeur sur une galerie de masques ? La lutte captivante d'un garçon ordinaire contre un pouvoir magique et tyrannique.