Une vie retrouvée

Eugénie (appelée aussi Gina) est étudiante à Paris. Pour se consoler d’une rupture amoureuse très douloureuse, elle décide de se rendre dans le village dont sa mère est originaire, dans le Cantal. Elle projette de rencontrer une grand-tante, elle-même appelée Eugénie, avec qui sa grand-mère n’a pas gardé contact. A son arrivée dans le village, les réactions insolites des gens avivent sa curiosité : qui est « la vieille Eugénie » ? Que s’est-il passé pour que les villageois la traitent comme une sorcière ? Quel secret sa famille cache-t-elle ? Ces mystères assez troublants finissent par occuper toutes ses pensées et son énergie. Il faudra bien rencontrer cette terrifiante grand-tante, qui pourtant l’évite soigneusement…

Le sujet est intéressant et l’écriture efficace, mais le roman n’est pas convainquant. La psychologie de Gina, la narratrice, ainsi que son histoire familiale s’étoffent au fil du texte, jusqu’à sa rencontre avec sa grand-tante : tout à coup, le récit emprunte des raccourcis auxquels on a du mal à croire. La fin est trop vite expédiée, les dialogues sont convenus, le personnage de la vieille Eugénie ne sonne pas juste. La mémoire familiale et ses secrets est un sujet profond qui peut donner lieu à d’excellents romans, c’est dommage que l’auteure ait choisi de dénouer son récit d’une manière invraisemblable. On reste sur notre faim, avec la sensation d’avoir lu un roman dont l’écriture est peu aboutie.