Vole, vole, Carole !

Carole est un martin-pêcheur qui prend son envol ce matin-là. D’un seul coup d’un seul, la voilà décidée. Oui, c’est une demoiselle, et oui, elle va nous donner une leçon de témérité, qui n’est pas réservée aux garçons, qu’on se le dise !

Astucieusement, le livre se renverse, aussitôt ouvert, pour figurer la vertigineuse chute de l’oisillonne qui, après avoir brièvement déployé ses ailes, plonge en piqué, comme emportée par la gravité : que va-t-il lui arriver, pauvre Carole ?! Mais, c’est oublier que Carole est un martin-pêcheur, qui se nourrit de poisson de rivière, et que le nid est justement au-dessus du ruisseau ! Dans sa précipitation, Carole croise ses voisins, hibou, écureuil, abeille et araignée, tous affolés, qui tentent de l’intercepter, convaincus comme nous qu’elle est en grand danger. Et tout à coup la voilà qui pique du bec dans l’onde fraîche et attrape un gardon : quelques battements de pattes plus tard, elle émerge et dans le même mouvement, le lecteur renverse à nouveau le livre pour suivre Carole qui monte, qui monte, et remonte... Jusque dans les ailes grandes ouvertes de sa maman, qui la félicite comme il se doit : quelle fille courageuse et douée ! Elle-même n’en doutait pas d’ailleurs.

Un style graphique naïf et coloré, frais comme un matin de printemps, dynamique et expressif, au service de cette jolie fable – finaliste de la Médaille Caldecott en 2022 – sur la confiance en soi qui permet de dépasser les craintes et les préjugés.