Encore !

Les bras plein de doudous, d’autres traînant derrière lui, le héros, un bébé rhinocéros, proclame fièrement : « ENCORE ». Le ton est donné : nous avons affaire à une insatiable voracité. Ainsi se présente Arthur le rhinocéros, il veut toujours plus. Plus haut pour sa station spatiale bricolée, plus de gâteaux, plus de bruit, plus de livres, plus de mousse dans le bain, plus de peinture sur la feuille, plus de glaces. Face à ces débordements, les adultes bienveillants semblent un peu dépassés. Ni la réprobation des mamans qui avaient préparé des gâteaux pour tout le monde, ni l’exemple de sobriété du papa qui se contente d’une boule de glace, ni la catastrophe des tours qui s’effondrent ne semblent lui servir de leçon.

On n’apprend que de soi-même, telle est la leçon de cette fable enfantine. En effet. Un jour, invité à un anniversaire costumé, Arthur veut un déguisement PLUS. Effectivement, il est FANTASTIQUE : son goût pour la construction est manifeste, il a conçu un déguisement tour. Le dessin est drôle, on ne reconnaît d’Arthur que ses pieds, ses mains qui dépassent des ouvertures et son visage ravi, épanoui. Autour de son déguisement rigide, les autres gambadent, bougent. Petit à petit, le PLUS devient TROP. Empêtré dans son déguisement, notre héros se coupe des autres, les copains dont il a besoin comme chacun pour être heureux. Un dessin classique d’animaux anthropomorphisés, un découpage narratif efficace avec une montée en puissance des situations illustrant l’idée générale, puis un retournement rapide avant une conclusion heureuse et morale ; cet album illustre bien une conception aimablement éducative de la littérature de jeunesse et plaira aux petits et aux grands.