Les lueurs de traverse (T. 2). Le collier d'Isaac

Mona est revenue du Moyen-Âge avec des questions plein la tête à propos de ses origines et du rôle que joue sa valise de bijoux anciens dans ses involontaires déplacements temporels (Les lueurs de traverse (T. 1). Le léopard d'argent). Perturbée, elle bat froid son père adoptif Max, et ne retrouve sa volonté que lors d’un voyage à New-York, alors qu’elle passe devant une boutique de joaillerie juive. Le vieux marchand reconnaît le collier qu’elle porte, le même que celui présent sur une vieille photographie de sa famille. Sans prévenir, Mona s’évanouit en voyant la photographie et se retrouve à Nancy, à la fin du XIXe siècle, sous les roues de la voiture d’Emile Gallé…

Voyager dans le temps, vieux rêve et argument usuel des séries historiques… Anne Samuel le mêle à une recherche très intime de l’héroïne, venue d’on ne sait où et surtout d’on ne sait quand. De fait, un narrateur externe nous montre une Mona parfois paniquée, surexcitée par les enjeux de ses plongées à travers l’histoire. Jouant de son intelligence et de la chance, la jeune fille parvient à s’insérer rapidement dans la famille d’ouvriers joaillers qui la recueille (ils la prennent pour une cousine venue d’Amérique).
Et là peut débuter l’exploration du quotidien de l’époque : art nouveau, Affaire Dreyfus, école de Jules Ferry, vieux Paris… L’auteur n’insiste pas dans le texte, préférant renvoyer le lecteur, par un système amusant de petites icônes, à des notes explicatives en fin de livre. L’ensemble paraîtra très lacunaire à un adulte, mais l’approche fonctionne avec justesse, et l’identification se fait sans hésiter. A lire aussi, pour une atmosphère similaire : la série Le passage des Lumières de Catherine Cuenca (Gulf Stream, 2011, cinq tomes).