Afterworlds

Darcy, dix-sept ans, écrit. Elle vient de signer un contrat avec un éditeur new-yorkais. Pleine d’assurance, elle décide de ne pas aller à l’université, et commence à fréquenter la « scène young adult », des auteurs guère plus vieux qu’elle… Son œuvre, en cours de réécriture, met en scène Lizzie, capable de voir les fantômes et passer dans l’au-delà, suite à une expérience de mort imminente. Lizzie a pour compagnons Yamaraj, un jeune Indien psychopompe comme elle (Darcy est très fier du mot compliqué), et Mindy, le spectre de la meilleure amie d’enfance de sa mère. Lizzie se met en tête de traquer un tueur en série : l’attention du lecteur est au maximum, et Darcy le sait.

Scott Westerfeld tente une expérience avec ce gros volume qui raconte deux histoires en une. Les chapitres alternent entre la vie quotidienne de Darcy et les aventures de Lizzie, et les liens entre les deux situations sont constants. D’un côté Darcy nous apprend comment sa vie (réelle ou fantasmée) a influencé son écriture, et elle bénéficie de conseils d’autres auteurs ; d’un autre côté Lizzie est aussi volontaire et fragile que sa créatrice. Les mises en abyme sont donc subtiles, tandis qu’on peut imaginer le tout sous le sceau d’une légère ironie : le milieu éditorial décrit est très particulier – discussions sans fin sur les « mancies » et les phobies à l’origine d’une intrigue, sur les espaces de vente… - et l’histoire de Lizzie, certes prenante, semble aussi jouer de poncifs et d’une originalité un peu artificielle (ce fameux psychopompe). Le résultat un peu étrange, presque osé puisqu’il dévoile les coulisses d’un petit monde clos, intéressera les lecteurs avertis.