Mère forte à agitée

A dix-sept ans, Maya vit à Stockholm chez son père, et rend visite à sa mère tous les quinze jours. Une fin de semaine, cette dernière n’est pas au rendez-vous. Maya, passablement déboussolée déjà parce qu’elle a sectionné son pouce en cours d’arts plastiques, va taire cette nouvelle à son père et chercher elle-même ce qu’est devenue sa mère. Ce faisant, elle trouve un prince charmant et renoue – paradoxalement de loin – une relation distendue avec celle qui lui a malgré tout donné la vie.

De jour en jour, avec un « je » très puissant, Maya raconte à la fois son quotidien (lent, presque inintéressant y compris du point de vue de l’héroïne) et ses souvenirs liés à ses parents, qui pourraient ou pas éclairer son présent. Les tergiversations de la jeune fille durent longtemps, en une crise de l’adolescence qui la rend difficilement touchante, comme trop perdue dans son monde pour aller de l’avant.

La vérité au sujet de la mère débloquera beaucoup de choses, mais elle intervient un peu trop tard pour mieux explorer le délicat sujet de la maladie d’un parent. Alors que le roman se plaçait sous le signe d’une certaine froideur, les sentiments abondent à la fin. On dira évidement que cette construction n’est pas sans rapport avec son sujet (vous comprendrez en lisant)… Mais bien que tout soit maîtrisé – voir par exemple le thème du doigt coupé qui file au long des pages, rappel d’une souffrance sourde -, bien que l’auteure ait su capter l’essence d’une jeune fille banale d’aujourd’hui, j’ai eu beaucoup de mal à « rentrer » dans ce livre. Il a reçu le prix suédois August en 2010, preuve d’une qualité que je n’ai donc pas su apprécier…