Mon père est parti à la guerre

Alfie fête ses 5 ans le 28 juillet 1914. Parallèlement, la Première Guerre mondiale éclate et son père s'engage comme soldat volontaire. Pour nouer les deux bouts, sa mère multiplie les petits boulots. Quatre ans plus tard, la guerre n'est toujours pas finie et les lettres de Georgie, le papa d'Alfie, se raréfient jusqu'à devenir inexistantes. Lorsque l'enfant inquiet demande des explications à sa maman, cette dernière lui raconte que son père est parti en mission secrète. Alfie n'est pas dupe et décide de mener sa propre enquête. La vérité se révèle être à la limite du supportable pour ce garçon âgé, à ce moment-là, de 9 ans seulement...

Ce récit conté du point de vue d'un enfant met en lumière, dans un premier temps, les dégâts collatéraux de la guerre sur ceux qui « restent ». Alfie perd sa meilleure amie d'origine tchèque, déportée sur une île avec son père. La nourriture manque. L'humeur de sa mère devient morose. Et l'école est dirigée par d'anciens instituteurs qui n'hésitent pas à corriger physiquement les enfants. Puis, Alfie grandit et devient cireur de chaussures à la gare de King's Cross, lieu propice aux rencontres. Dans la seconde partie du livre, la plus réussie, on assiste à des retrouvailles à la fois émouvantes et très douloureuses entre Alfie et son père.

L'auteur aborde aussi avec justesse et émotion les dégâts psychiques - très peu reconnus à l'époque - des soldats souffrant d'un syndrome post-traumatique. Un roman remarquable sur le courage et la volonté d'un enfant qui, par amour, déplace des montagnes.