La colère des hérissons

Clémence et Louis sont amis depuis tout petits. Clémence vit seule avec son père paysan, Louis, lui, a ses deux parents, les deux adolescents ont toujours vécu l'un pour l'autre et ils naviguent indifféremment entre la maison de Clémence et celle de Louis. Sur fond de polémique suite aux problèmes engendrés par la recherche de gaz de schiste, l'histoire d'amour entre les deux jeunes gens va se développer ; on suit leurs premiers émois et leurs premières étreintes qui se déroulent tout naturellement, comme si les deux enfants avaient su depuis toujours qu'ils en arriveraient là. De manifestations en manifestations et en actions toujours plus visibles, les deux amoureux prennent la tête des hérissons, un groupe de copains qui ne veut pas que les adultes décident pour lui de l'avenir de la planète. Mais tout n'est pas si simple et rose bonbon, les deux jeunes gens sont arrêtés et traduits devant la justice pour avoir bloqué un train en s’enchaînant à lui et bien qu'ils se soient immédiatement constitués prisonniers, la justice n'a pas l’air de vouloir lâcher le morceau. En même temps les jeunes continuent leurs actions en allant jusqu'à empêcher les camions de pénétrer sur le terrain du papa de Clémence pour faire les forages initiaux. Clémence et Louis en repartant du lieu sont heurtés volontairement par un inconnu qui les attendait sur le chemin. Clémence s'en sort avec quelques contusions et fractures. Louis est plongé dans le coma pendant quelques semaines. Il mourra des suites de ses blessures le jour de la décision de justice.

Une histoire classique d'adolescents qui découvrent en même temps l'amour, la politique, l'injustice.
A ce moment de la vie tout prend de l'importance et l'auteur traduit très bien cette espèce d'obligation d'agir, cet enflammement, cette exaltation, cette urgence d'agir sans toujours réfléchir aux conséquences (les jeunes gens qui s'enchaînent au train ne pensaient pas que cette action de quelques minutes à peine bloqueraient aussi les passages à niveau, les voitures etc. et sèmeraient la pagaille ailleurs que juste sur les lieux de leur action à la gare). Ils vont apprendre à leurs dépens que leur révolte va actionner des mécanismes qu'ils ne connaissent pas, qu'ils n'envisageaient même pas.

Reste un malaise en refermant le livre : Le roman nécessitait-il vraiment que le jeune Louis meure ? Est-ce une punition divine pour ses actions trop radicales ? Le chauffard n'est pas retrouvé et on a l'impression qu'il n'est pas recherché non plus. Alors quoi ? La jeunesse finit-elle forcément mal ? Au lecteur de se faire son opinion.