Zhang, le peintre magicien

Fleur de printemps apprend la calligraphie avec son grand-père, et elle a peur de mal faire. Le grand-père interrompt alors la leçon pour lui raconter l'histoire très ancienne de Zhang, le peintre magicien.
Petit garçon sans maison, il fut recueilli par un vieux peintre qui lui enseigna tout son art : produire soi-même les toiles en soie, fabriquer ses propres pigments, et « savoir regarder pour bien voir, et bien voir pour bien interpréter ». Ce sont les trois conditions pour obtenir des peintures « magiques », donnant une illusion de vie parfaite. Son apprentissage achevé, le garçon partit à l'aventure avec une vieille mule. Il se révéla tout à fait capable de subvenir à ses besoins, mais attira la convoitise des bandits de tous poils. Réfugié chez un propriétaire terrien lui aussi victime de vols, il fit prospérer à nouveau le domaine et parvint avec ruse à écarter les méchants. Fleur de printemps peut reprendre sa leçon avec assiduité...

La gentille histoire suivie par un narrateur externe se situe habilement au niveau d'un conte enchâssé, taquinant l'effet d'attente chez le lecteur. Il y a de l'aventure dans la vie du jeune Zhang, un zeste de sorcellerie aussi, et une fin très zen que l'on n'attendait pas forcément. Illustré avec rondeur (et un petit effet manga dans les cheveux de Zhang), raconté avec chaleur et rythme, le roman donnera des pistes sur les techniques de calligraphie, art justement mêlé à la peinture, et fera frissonner légèrement – la victoire du bien étant assurée dès les premières lignes. Sympathique.