La demoiselle sans visage

Le grand Joffré, serf, a épousé depuis de nombreuses années Emma en dehors de son village. Pour cela, il aurait dû s’acquitter d’une taxe dont le vieux seigneur lui a fait grâce parce qu’Emma lui a offert deux petits faucons en cage, prêts à être dressés. A la mort du vieux seigneur, Arnulf, son fils, réclame à Joffré et sa famille la taxe impayée. Joffré refuse et à l’occasion d’une absence du seigneur, il s’enfuit avec sa femme, sa fille Aliette et son fils petit Pierre, vers les terres du comté de Toulouse, nouvellement exploitées. Après deux mois de marche, en se cachant, la famille arrive sur la terre de Jordan de Monfrat. L’accueil n’est pas aussi chaleureux qu’ils l’espéraient mais la rencontre avec Jan et sa mère Maria compense le mépris sensible du prévôt à leur égard. Joffré se dit libre et toute la famille s’installe. Malheureusement, le printemps suivant, les serfs évadés sont découverts par les sergents d’Arnulf. D’un coup les choses se précipitent, Aliette, à la merci du prévôt doit rejoindre Héloïse, la fille de Jordan de Monfrat, fille sans visage parce que atteinte de la lèpre et enfermée dans une tour du château ; le reste de la famille se réfugie dans les bois où ils rejoignent les charbonniers, fort mal considérés à l’époque. Héloïse, fille de seigneur est condamnée à finir sa vie dans une maladrerie, Aliette est condamnée à vivre en servitude. Toutes deux, prisonnières à leur manière, rêvent de liberté, et sont solidaires et dépendantes l’une de l’autre.
Ce roman historique porté par des personnages attachants, lève le voile sur des aspects intéressants du Moyen Age : la servitude et ses obligations, le rôle et poids du seigneur, les enjeux de pouvoir, l’impact des croisades, certains aspects de la vie populaire. Le style clair permet une lecture aisée et les aventures nombreuses, poursuites, caches et traques peuvent passionner de jeunes lecteurs même si l’issue ne fait aucun doute et si l’intrigue paraît parfois trop forcée pour être crédible. C’est sans doute une des limites de ce roman sympathique, ce n’est pas vrai mais on a envie d’y croire !