Le palais de minuit

Calcutta, 1932. Ben et Sheere, deux jumeaux séparés à leur naissance seize ans plus tôt, se retrouvent par hasard et veulent comprendre les secrets de leurs origines, que leur grand-mère leur cache soigneusement. Ils vont être aidés dans leur entreprise par un groupe d’amis de Ben, qui se baptise la Chowbar Society.
L’histoire est racontée, des années après, par un des membres de la Chowbar Society. Le narrateur explique comment chacun des jeunes gens a apporté sa pierre à l’enquête menée à travers une ville de Calcutta ténébreuse, effrayante : les sept héros interrogent d’hypothétiques témoins, fouillent les bibliothèques, rôdent parmi des ruines. Il est question d’une gare en forme de palais et d’un train enflammé, d’une vengeance implacable et d’âmes décédées devenues folles… L’univers baroque de Carloz Ruiz Zafon nous entraîne sans temps morts, usant d’histoires dans l’histoire qui peu à peu éclairent la vérité. Si on ne comprend pas tout de prime abord, cela n’a sans doute pas d’importance au sein d’un univers si foisonnant. Sur la fin se déploie un fantastique des plus durs, rempli d’émotions inavouables du passé. Mais avec bien des soubresauts et quelques pertes (heureusement qu’on ne s’attache pas trop aux personnages plutôt survolés), les membres de la Chowbar Society vont permettre à Ben et Sheere d’envisager leur avenir. Violent et labyrinthique, le roman fait partie d’un certain nombre d’œuvres écrites par l’auteur dans les années 1990, et non encore traduites. Déjà s’y préfigurent les thèmes de prédilection de Carlos Ruiz Zafon, qu’on découvrira avec intérêt, et dans ce cas précis, effroi. A lire pour se faire peur dès 14 ans.