Un fantôme pas comme les autres

Mi-juin 2005, Blandine de Latour va mourir. Devant son fils et ses petits-enfants, elle raconte… Le samedi 10 juin 1944, à Oradour sur Glane, dans le limousin, le lieutenant général Jaenich de la division SS fait du château de son père le quartier général des opérations en cours et exécute froidement parents et domestiques. La première partie du roman narre l’occupation d’une façon assez fidèle aux faits historiques : la volonté arrêtée de regrouper les habitants hommes, femmes, enfants ; la dureté des faits. Sur cet arrière-plan se détachent les héros ; le père courageux, et Blandine, la fillette de douze ans qui se retrouve seule aux prises d’un personnage particulièrement odieux. La lutte qui les oppose paraît bien disproportionnée et le souterrain opportun offre une issue facile.
C’est alors que surgit la particularité de ce roman. Dans la lutte qu’elle mène pour survivre, Blandine va recevoir l’aide de Simon, collégien qui écoute paisiblement son professeur d’histoire raconter les événements d’Oradour. Brusquement transporté dans le souterrain en 1944, transformé en fantôme, il va l’aider dans son évasion et transcrit les péripéties dans son journal les 10/12 juin 2005.


Les distorsions temporelles sont une des clés de la science-fiction, l’auteur utilise cette possibilité au mieux en donnant l’excuse de la narcolepsie. Cela crée des décalages auxquels on ne croit pas vraiment mais qui amusent tant l’engagement de Simon parait sincère. Quelques notes d’humour telles les liens entre Simon et sa mère qui veut médicaliser la situation, des allers-retours entre les deux époques, des personnages sympathiques bien dessinés et malgré quelques facilités d’écriture, ce roman hybride d’aventure sur fond historique, mâtiné de science-fiction, trouvera son public.