Le grand petit déjeuner

Samuel a un père, une belle-mère, une sœur, Lola, et Ulysse, un demi-frère « mythologique », dit-il joliment.
Cette famille recomposée semble vivre en bonne harmonie.
Une nuit, dans son lit haut perché, Samuel a très mal au ventre. Il finit par se lever et réveiller son père. Ils vont tous deux dans la cuisine, en attendant le moment officiel du lever, et se préparent un petit déjeuner fort copieux : café, chocolat chaud, chorizo, fromage de brebis, céréales, pain de mie et œufs brouillés. Le rêve ! Ce moment inhabituel, qu’ils vivent seulement tous les deux, est comme une parenthèse dans le temps et dans la vie et ils savourent aussi bien les mots, que la nourriture ou le silence doux. C’est un moment de complicité unique au cœur de la nuit. C’est aussi une manière de soigner ce mal de ventre.
De livre en livre, Yann Coridian poursuit l’exploration des relations familiales, qu’il essaie de cerner au plus juste, en écrivant vrai. C’est encore le cas ici, pour cette toute petite tranche de vie vécue par les deux principaux personnages comme exceptionnelle. La tendresse affleure constamment. Ce texte fait du bien, vraiment.