C'est bien la moindre des choses

Jean-Loup et Gros-Bec ont faim. Ils tendent un piège à un gentil cochon et le mettent à bouillir dans une marmite. En attendant qu'il soit cuit, ils vont se promener. La chèvre, qui a tout vu depuis sa fenêtre, délivre le cochon et... dépose des petites crottes dans la marmite.
En italique, un narrateur externe commente les actions dialoguées de ce qui prend de facto l'aspect d'un petit conte. L'histoire en utilise des symboles classiques, et choisit de les conserver ou bien de les tordre : le loup est certes un carnivore affamé, mais le corbeau est chargé de distraire au lieu de se faire distraire (par le renard de la fable); le cochon se fait aider non de son frère des Trois petits cochons mais de sa consoeur la chèvre comme souvent maligne. Le dessin enfantin sur fond blanc utilise le feutre, le crayon noir, il aplatit les perspectives : un style habituel à l'artiste qui sert tout à fait l'humour basique pour ne pas dire scatologique du propos. En effet, on voit d'ici les petits s'esclaffer à l'idée de faire manger des crottes de bique aux méchants... bernés comme dans tous les contes. Charmant, poli et drôle.