Fabuleux navires

Le musée national de la Marine, ancré au Trocadéro, à Paris, conserve un patrimoine important qu’il convient de transmettre au plus grand nombre.
Cet ouvrage spectaculaire, Fabuleux navires, publié avec les éditions Gallimard jeunesse, est l’une des manières de faire connaître ce patrimoine aux jeunes lecteurs. Même si le lectorat visé est celui des enfants à partir de 7 ans, les ados et adultes s’embrarqueront volontiers sur les treize navires ici présentés. Ce voyage immobile passionnant et spectaculaire nous permet de naviguer à bord de treize bâtiments remarquables, dont le musée national de la Marine expose les maquettes : la galère du Roi-Soleil, mise à flots à Marseile en 1701 ; L’Artésien, dont l’équipage vient à bout des Anglais en 1721, dans la baie de La Praya, sur les côtes africaines ; l’étonnant pyroscaphe de monsieur le marquis de Jouffroy d’Abbans, le premier bateau à vapeur mis au point et à l’eau en 1783 ; La Muiron, frégate qui ramène le général Bonaparte en France après la campagne d’Egypte ; l’aviso Sphinx, grâce auquel l’obélisque offert par le sultan d’Egypte en 1830 peut arriver jusqu’en France ; le clipper Great Republic, premier quatre-mâts du monde dessiné par Donald MacKan et lancé à Boston en 1853 devant des milliers de badauds ; le Valmy, le plus grand voilier de guerre jamais construit, victime de son poids ; La Gloire, fleuron de la flotte française en 1859, premier cuirassé carapaçonné de fer ; le Normandie, luxueux paquebot français battant le record de traversée de l’Atlantique en 1935 en ralliant New York en 4 jours, 3 heures et 28 minutes seulement ; le Surcouf, sous-marin français quittant en douce la rade de Brest pour échapper aux Allemands ; le Pen Duick IV, le trimaran d’Eric Tabarly, le plus rapide du monde en 1968, que les journalistes de l’époque appellent « la pieuvre d’aluminium » ; enfin le porte-avions Charles de Gaulle, véritable aéroport sur mer de quelque 40 000 tonnes !
L’ouvrage présente les bateaux de manière chronologique et accroche immédiatement l’intérêt des lecteurs. Chacun des bâtiments, le plus malin, le plus courageux, le plus inventif, le plus utile, le plus lourd … , figure sur une large double page qui peut se prolonger par un rabat derrière lequel apparaissent de nombreux détails, ou bien la coupe du navire. Celles du Normandie ou du Charles de Gaulle, par exemple, sont fascinantes. De courts textes donnant les informations essentielles historiques et techniques, des encarts chiffrés, des photographies des maquettes du musée étoffent les effets visuels. Le vocabulaire de la navigation est expliqué au fil des pages. Maurice Pommier, Jean-Benoît Héron, Christian Heinrich et Marcellino Truong signent les illustrations.
Un ouvrage qui fait rêver, qui embarque vers l’ailleurs, où l’on prend conscience aussi que le temps du voyage passé sur un bateau est parfois plus important que la destination, qu’il constitue une aventure à part entière. Pour les rêveurs, pour les baroudeurs, pour les ingénieurs … A prolonger par une visite au musée.