Le shogun de l'ombre

Japon, 1490. L’inspecteur Ryôsaku et ses trois apprentis, Kaoru, Keiji et Sôzô, enquêtent sur un mystérieux spectre noir, qui laisse derrière lui des traces semblables à de l’encre.
Après Fleurs de dragons révélant le système social strict du XVème siècle japonais, Jérôme Noirez nous ouvre une fenêtre sur le monde artistique de l’époque : poésie, théâtre… L’intrigue policière est assez compliquée, peut-être improbable par moments, mais ce caractère correspond aussi aux infimes subtilités de la culture asiatique. Adoptés dans le premier tome pour leur caractère bonhomme, les héros gagnent ici une profondeur et une gravité inattendues : séparations, relations familiales difficiles… L’humour du « marteau de sagesse » de Ryôsaku n’est plus tout à fait au goût du jour, en accord avec le décor d’une ville de Kyôto dévastée par les guerres civiles. L’auteur promène en effet longuement le lecteur dans les beaux quartiers et les ruelles sombres de la capitale, il lui fait arpenter la campagne et les villages adjacents. On découvre des modes de vie rythmés par les traditions, subissant les caprices des plus riches et s’adaptant avec peine aux changements. Captivant aussi bien qu’un peu déroutant, ce roman original appelle à suite… notamment pour le plaisir de continuer à voir les personnages évoluer.