Le Cadeau de fin d’année

Boris est un excellent élève et son grand-père Maximilien-Alexandre est fier de lui. Pour son CM2, le distingué vieil homme promet de lui offrir un « yamtchutchikl ». Boris va passer l’année à imaginer ce que peut être ce cadeau, en travaillant d’arrache-pied pour le mériter.
Qui n’a jamais rêvé autour d’un cadeau à venir ? Le temps de l’attente, ici très long, est souvent beaucoup plus intéressant que le présent en lui-même… Le fait se vérifie encore plus dans une société de consommation où, comme le dit le narrateur Boris, les enfants sont « gavés. On a tout, tout, TOUT ! ». Le petit garçon évolue dans un milieu certainement bourgeois, sa vie quotidienne se ponctue essentiellement de résultats scolaires, de déjeuners au restaurant avec « grand –père Maximilien-Alexandre », de petits événements mineurs en famille. Il se révèle enfant modèle et solitaire, très (trop) bien élevé et angoissé de rater une simple dictée. En filigrane de ses propos se dessine le portrait du grand-père, homme guindé très « vieille France », guidé par des valeurs morales fortes mais sachant également se faire plaisir (le restaurant, les femmes…). En accord avec le côté désuet et à principes des personnages, les illustrations utilisent une ligne claire proche de Hergé, des figures géométriques intégrées aux contours des éléments dessinés. Et le cadeau, me direz-vous ? Boris espérait quelque chose d’extraordinaire, il mettra donc un certain temps à comprendre l’objectif de son aïeul… un peu farceur mais qui s’attache décidément beaucoup à cultiver l’esprit, la liberté et l’imagination de son petit-fils. Un don certes impalpable, mais inappréciable. L’éditeur conseille d’offrir cet ouvrage en fin d’année scolaire : un pied-de-nez suranné mais qui peut s’avérer salutaire !