Chercheur d'étoiles

Surdoué au piano, Luc s’est laissé entraîner par la bande de Skin depuis la mort de son père, qui était lui aussi un musicien d’exception. Le cambriolage du manoir de Mme Petit menace de tourner mal, et Luc s’en sort en acceptant d’aider la vieille dame. Celle qu’elle dit être sa petite fille, handicapée mentale et aveugle, adore en effet le piano… Mais Skin n’entend pas laisser Luc tranquille.
Auteur discret et pourtant reconnu, Tim Bowler sait créer des histoires poético-mélancoliques, centrées sur la nature, à la lisière du fantastique, et toujours très émouvantes. Il parle de thèmes universels : le deuil, la transmission, le courage… Son héros Luc est un adolescent hyper-sensible, affecté par la disparition de son père et proche de la rébellion. Le chemin du garçon vers la sérénité, que relate le narrateur externe du roman, sera long et semé de doutes. Luc va d’abord retrouver une confiance et une conscience en sauvant la petite fille handicapée et partant Mme Petit, puis s’opposer à ceux qui l’entraînaient malgré lui dans la délinquance, et enfin faire le deuil de son père, accepter son héritage, c’est-à-dire un talent pour la musique et tout ce que cela entraîne de sensations troublantes. Plusieurs adultes jouent le rôle de guides : le vieux professeur de musique et Mme Petit sans qu’elle s’en rende compte. Leurs « leçons de vie », de même que l’emploi symbolique du ciel, des étoiles ou des arbres, tendraient parfois au lyrique, vite coupés par le retour à un quotidien terre à terre – Luc trouve encore l’occasion de nouer une relation avec la jolie Miranda. L’écriture de grande qualité sait se faire vivante (nombreux dialogues), de lecture aisée. Le don de la simplicité et de l’expression des émotions, de même que celui de la musique, n’est pas donné à tout le monde… et Tim Bowler n’est pas forcément un écrivain prolifique. A déguster donc sans tarder.