Temps de chien

Dans la région de Chambéry, hiver 1999. Le narrateur, jeune champion de ski, est mêlé à la fuite d’un adolescent parisien poursuivi par la police. Pris dans une tempête de neige, les deux garçons se réfugient dans un hôtel d’altitude, où ils retrouvent des connaissances de notre jeune montagnard, ainsi qu’un dangereux mafioso passeur de drogue. A l’issue d’une prise d’otage, le criminel meurt accidentellement et chacun redescend dans la vallée.

Le ton est celui du polar « réaliste », on ne sera pas étonné d’apprendre par exemple que l’auteur a écrit des épisodes du Poulpe. Le récit commence d’ailleurs bien avec un skieur allemand, ivre mort, cuvant son vin allongé dans le couloir de l’appartement ! Le tempo est bien soutenu – Olivier Mau connaît visiblement son métier et ses ficelles. Le procédé des personnages évoluant en parallèle avant de se retrouver dans une apothéose finale avec la police toutes sirènes hurlantes est convenu, efficace. Mais que penser du vocabulaire et de la syntaxe : « C’est toujours moi qui gagnais la bataille parce qu’elle me laissait faire puisque c’était son métier. » (p. 7) ? L’écriture est très (trop) facile. Les lieux communs sur la banlieue parisienne, le « parler jeune » de Tintin et Miloud passent mal. L’auteur a clairement voulu adapter à la jeunesse un ton et un style que l’on connaît chez les adultes : idée a priori intéressante mais le résultat n’est pas très réussi… En exergue, trois citations (La Fontaine, Perrault et Plaute) : n’est-ce pas beaucoup pour une histoire somme toute assez mince et seulement une centaine de pages ?