La peau du rhino

Lorsque Kipling est adapté dans une version illustrée pour enfant, cela donne un album désopilant et franchement drôle. Conte classique, « La peau du rhino » revêt un tout autre visage sous la plume et le pinceau de Lise Mélinand qui bouleverse un peu la structure sans renier l’œuvre première de Kipling, ni la dénaturer. Une belle façon de remettre au goût du jour cette petite fable dont la chute moraliste nous prouve une fois encore que les plus malins ne sont pas forcément les plus forts.
Rappelez-vous. Pour « La peau du Rhino », Rudyard Kipling plantait son décor sur les bords de Mer Rouge où vivait en solitaire le Parsi avec pour seuls biens un chapeau, un couteau et un fourneau de cuisine. Mais le jour où il concocte un énorme gâteau « de deux pieds de large et de trois pieds d’épaisseur », il déclencha la convoitise du rhinocéros, son plus proche voisin. Vil, sans manière et envieux, le rhinocéros s’empara du gâteau et le mangea jusqu’à la dernier miette. Ce qu’il ne savait pas, c’est que sa gourmandise allait lui jouer un mauvais tour ; le Parsi était bien décidé à se venger.
D’un point de vue graphique, le travail réalisé par Lise Mélinand se marie à merveille avec le texte. Entre découpages et travail de couleurs à la craie grasse et à la peinture sur un papier support dont le rendu rappelle le papier kraft, elle apporte du relief à l’histoire et la rend très vivante grâce à la richesse et la vivacité des couleurs appliquées.