S.O.S parents en panne

Voisins d’un quartier populaire parisien, appelé Ménilmontant, Germain, Matilda et Mehdi sont trois amis d’enfance. Le soir, ils se retrouvent sur le toit de leur immeuble pour manger des bonbons et refaire le monde. 

Un sujet les préoccupe : leurs parents semblent avoir perdu un peu la boule ! Le père de Germain, acteur désenchanté, devient accro aux mandalas, la mère de Matilda, sur-stressée par son travail d’éditrice, perd un précieux manuscrit, et celle de Mehdi s’investit corps et âme dans son rêve d’entreprise de couture. 

Les jeunes ont l’inquiétante impression que la stabilité de leurs vies ne tient qu’à un fil. Mehdi pose le diagnostic : c’est la crise de la quarantaine ! Mais les trois compères ont plus d’un tour dans leur sac pour tenter de remettre tout ce petit monde sur de bon rails. 

Réalisée par Juliette Barbanègre, l’illustration de couverture, évocatrice de la situation désespérante dans laquelle se retrouve la petite bande, donne le ton du livre : drôle, d’une écriture légère mais bien construite, parsemée de petites touches de langage « jeune » bienvenues. En y intégrant les anecdotes du quotidien de ses trois héros, Géraldine Barbe tisse une histoire autour d’une trame centrale qu’est la responsabilité : est-ce aux enfants de s’occuper des adultes en cas de démission parentale momentanée ? 

L’auteure n’apporte pas de réponse aux interrogations que se posent Germain, Matilda et Mehdi, mais on les observe se démener avec intelligence et empathie afin que leurs parents, débordés par leurs soucis professionnels, puissent reprendre leur rôle ascendant. Relatés par Germain, leurs déboires et questionnements ne manqueront pas de toucher de jeunes lecteurs.   

Par sa mise en scène dans un contexte on ne peut plus actuel, l’auteure dépeint également nos réalités sociétales et familiales diversifiées. Les thèmes sont nombreux et soulevés avec simplicité, comme la pression à la réussite scolaire, les familles monoparentales ou recomposées, l’homosexualité, les préjugés de genre envers les choix professionnels, pour n’en mentionner que quelques-uns. Un effet miroir réussi, permettant une identification d’autant plus aisée aux protagonistes, déjà au bénéfice d’un quotient sympathie élevé.