Omoiyari : d'où viennent les contes

Dans les montagnes japonaises se niche un village nommé Omoiyari. C’est un lieu particulier, car il abrite des contes, qui vivent en harmonie avec les villageois. De nombreux hommes de lettres se sont penchés sur le sujet, se demandant comment naissaient ces histoires : l’eau était-elle enchantée, ou peut-être l’air était-il en proie à un sortilège ? Et si les contes étaient simplement tout autour de nous, mais n’apparaissaient qu’à ceux qui savent écouter ?

Le merveilleux est partout : c’est ce que veut faire comprendre cet album aux illustrations enchanteresses jusque dans leurs moindres détails. Il se cache derrière les apparences trompeuses pouvant révéler une malicieuse vérité, les amitiés inattendues ou les différences qui reflètent toutes les richesses du monde. Il ne s’agit pas ici d’un recueil de contes, du moins pas tout à fait. Marie-Alice Harel ne nous en raconte aucun explicitement, elle nous présente cependant des pistes thématiques dans le texte et les images. En effet, la disposition du texte sur la page, qui laisse beaucoup de blanc, invite le lecteur à imaginer ses propres contes à partir des indices textuels et visuels qui lui sont donnés. Et les possibilités sont nombreuses ! Afin de voyager à travers la culture japonaise, le lecteur peut également s’amuser à rechercher si les histoires dépeintes dans les illustrations existent déjà réellement. La fin de l’ouvrage nous apprend que « omoiyari » veut dire « compassion » en japonais. Notre capacité à être en compassion avec le monde, à l’observer et l’écouter, serait alors le secret de la création. Ce lieu d’où viennent les contes, c’est donc finalement notre propre imagination.