La cascadeuse des nuages

Au début du XX^e siècle, Elise Deroche est la première femme au monde à avoir obtenu son brevet de pilote d’avion, ouvrant la voie à toute une génération de pionnières et féministes amatrices de sensations fortes. Indépendante dans l’âme, Elise ne rentre pas dans le moule du mariage mais vit seule ou avec des amants, dont l’aviateur Charles Voisin. Elle le dépasse vite en audace, participe à des compétitions et les gagne, s’attirant les jalousies d’hommes mesquins. On la menace avec violence, et elle craint qu’on ne sabote son avion. Un crash lors d’un meeting à Reims semble lui donner raison. Grièvement blessée, elle met une longue année à se rétablir, et repart de plus belle sur son engin volant…

Le roman fait se suivre la voix d’Anatole, jeune frère et admirateur éperdu d’Elise, et celle de l’héroïne elle-même à travers ses carnets intimes. Alors qu’Anatole raconte le présent de la jeune femme sur les aérodromes, les carnets offrent une plongée dans le passé turbulent de la petite Elise : elle savait mener les garçons, les hommes, par le bout du nez afin d’obtenir ce qu’elle voulait, à savoir sa liberté pleine et entière de faire comme eux. Le rythme alerte, le ton vif et l’évidente sympathie de Sandrine Beau pour son personnage font de ce bout de biographie (la vie d’Elise s’arrête à l’accident de Reims alors qu’elle est décédée neuf ans plus tard dans un autre vol) une lecture passionnante et un prétexte à en découvrir davantage.