Vers le phare

Orphelin de mère, Best est élevé par son vieil oncle alors que son père garde le phare à quelques kilomètres de là, derrière le marais. La vie rude mais heureuse est bientôt menacée par la vente de terrains au profit d’extraction de gaz. Relativement indifférent à ces considérations d’adultes, Best aimerait connaître davantage son père, qu’il ne voit jamais. L’oncle l’emmène rencontrer d’anciens amis de celui-ci et le garçonnet compose une image idéale et mystérieuse. Et puis il finit par partir à sa rencontre, accompagné de la jolie Rosa. Après un dangereux périple (des alligators dans le marais !), Best comprend enfin que son père ne pouvait simplement pas se déplacer, handicapé d’une jambe…

Le ton extrêmement sérieux du narrateur contraste avec la minceur des éléments énoncés, un essentiel correspondant aux pensées d’un jeune enfant. Le petit Best aux émotions fortes nous émeut en profondeur, à la fois entouré d’amour et rudoyé par les grands. L’écriture aérienne, par moments lyrique dans les descriptions de paysages, peut sembler surfaite ou poétique, au choix. Pour ce premier roman, l’auteur a reçu le prix Andersen dans la catégorie « livre de plus de 15 ans » en 2015. Je n’aurais pas été jusque-là, mais ce court livre se ressent entre salé (à l’eau de mer) et sucré (la tendresse des sentiments).