Le miroir et le coquelicot

Dans un univers bon enfant, 12 rue des Charmettes où vivent pleins d’enfants de nationalités variées, Raymond s’invente des histoires au moment de s’endormir, supposées nécessaires à son doudou : « une histoire et tu dors ». Hortense, la souris au coquelicot, et Georges le géant mènent une vie joyeuse dans ces histoires,  faites de frayeurs bien identifiées, le chat pour la souricette ou son image dans le miroir pour Georges.

Sauver une souris transformée en vache coincée dans un arbre, par exemple, à l’aide d’une échelle cachée dans la salle de bains, devrait être chose aisée avec les bottes des vieux pépés, toutes plus magiques les unes que les autres. On suit l’histoire nuit après nuit, entre sommeil et réveil. Fées, souris-vache, géant et pépés récalcitrants se partagent des aventures fantaisistes, émaillées de jeux de mots, d’inventions, avec une touche de tendresse pour Raymond, l’enfant solitaire qui va seul à l’école, mais heureusement, il y a Tierno, Kyoko, Julio, Karim et surtout Malika….

Entre paroles et musiques, les histoires farfelues s’enchaînent dans une mise en scène très vivante. On aime les héros dissemblables et leur amitié improbable. Le dynamique méli-mélo de langues des auteurs-interprètes, Guy Prunier et Marion Cordier, séduit. Une expression claire et bien articulée, des modulations, des rythmes et des instruments, qui empruntent à de nombreux folklores, constituent pour les jeunes oreilles, une jolie éducation musicale, ainsi qu’une belle invitation à la connaissance entre enfants de cultures différentes, pourtant tous semblables dans leur amour des histoires ou leur peur du noir !
Une réalisation soignée pour une entrée en littérature orale et musicale réjouissante. Et, en guise de morale, à ne pas oublier « y’a pas de mal à se faire un sourire ! »