De bouche à oreille

De Simon Priem j'avais beaucoup aimé Toujours souvent parfois. Je retrouve avec plaisir cet auteur qui a le goût des mots qui roulent sous la langue même quand on les lit avec les yeux.

Un soir d’été, un papa demande à son petit garçon de rentrer se préparer à se coucher, et déjà les premières phrases invitent à la rêverie : « C’est un long soir d’été. Un soir d’été plus long que l’été lui-même ». Sur la double page, Marta Orzel dessine les arabesques des hirondelles dans le crépuscule : l’ensemble invite à la pause, au calme. Cette histoire qui débute comme un poème d'autrefois va cependant très vite s’engager sur un chemin plein de rebondissements qui vont maintenir l’attention mais aussi l’éveil des petits auditeurs.

Car Martin n’entend pas son papa, tout occupé qu’il est à « parcourir le temps sur le dos d’une fourmi ». Alors Simon Priem adopte le bouche-à-oreille pour transmettre le message, de la mésange à la coccinelle en passant par la sauterelle et la grenouille. Prétexte pour le poète à transformer le signal de la fin de cette journée d'été, qui fait toujours frissonner de contrariété, en une ribambelle de formules toutes tarabiscotées prêtant à rire. Une très jolie manière de jouer avec les mots, incitative et ludique, accompagnée d’une mise en images lumineuse et elle aussi pleine d’humour. La fin tout en douceur, poétique et tendre, suffira-t-elle à ramener le calme propice à l’endormissement ? L’ouvrage mérite que l’on fasse l’expérience.