La saison des disparus

Les sœurs Morwood arrivent à Londres pour la « Season » des bals : Eleanor à la recherche d’un époux, Eliza pour l’accompagner et s’abreuver à la source des sciences et de la culture. Contre toute bienséance, elles vont pouvoir se déplacer seules à la faveur d’une tante chaperon amourachée à la première sortie ! Elles rencontrent quelques jeunes gens prêts à tout pour elles, et un comte slovaque fantasque qui choque toute la bonne société par ses propos socialistes. Enquêtrice dans l’âme, Eliza fait le lien entre lui et des disparitions d’enfants dans toute l’Europe depuis quelques mois… Une poursuite dangereuse s’enclenche.

Le narrateur omniscient commence avec le délice d’un journaliste socialiste de la fin du XIX^e siècle, humour distancié anglais inclus. Puis le roman tourne vers le mystère international, avant de tendre à l’effroi gothique – nous parlons de disparitions de centaines d’enfants, sur lesquelles planeront un doute à jamais… Dense et baroque, politisé avec nuance, il emporte son lecteur dans un tourbillon d’aventures à la façon d’un feuilleton lissé sur cinq cent pages. J’ai bien aimé, pour lecteurs confirmés prêts au second degré littéraire.