43, rue du Vieux-Cimetière (T.4). Le fantôme hante toujours deux fois

Le grand roman-feuilleton écrit et diffusé par les habitants du 43, rue du vieux-cimetière, Livid City, est menacé par la fermeture de la poste ! Au nom du progrès, le ministre veut supprimer le courrier et le remplacer par une cagoule intelligente, le Vexto, capable de communiquer mais aussi de soigner la peau et faire le café. Lester serait tenté, mais Ignace et Adèle rechignent. Une grippe fantôme terrassant Lester, la mauvaise humeur de la receveuse des postes et un mystérieux vieil ami d'Adèle vont renverser la donne et permettre in extremis la survie des missives papier, garantes d'une amitié approfondie comme Lester va en faire l'expérience.

Dans ce quatrième tome traitant des relations humaines, un nombre important de personnages (aux noms plus improbables les uns que les autres) est convoqué : Livid City prend de l'épaisseur entre sa poste, sa bibliothèque, son hôpital... Nous découvrons les coupures de presse avec le plaisir de celui qui participe, une habitude rassurante qui n'empêche pas la drôlerie.
Le roman reste fidèle à sa construction épistolaire, à laquelle se rajoutent quelques échanges en Vexto et par téléphone portable (qu'Ignace n'arrive pas à utiliser) particulièrement cocasses. Et la vraie rencontre, celle qui demande du temps, de la patience et un stylo finit par gagner allègrement. C'est sans doute un signe des temps que la littérature jeunesse s'empare des technologies de l'information et de leurs effets potentiels. Avec le ridicule et inesthétique Vexto, les sœurs Klise devraient convaincre les plus rétifs des accros du portable !
Au fil des tomes, l'espiègle et fantaisiste série se renouvelle autour du thème de l'écriture, affirmant tranquillement sa place sur les étagères de toutes les bibliothèques.