Alexis, Alexia…

Alexis, 16 ans, connaît la solitude, même s’il a des parents attentionnés. Ils lui apparaissent comme des « étrangers à qui il n’a rien à dire ». Indépendant, sportif, secret, ce grand adolescent cherche à comprendre qui il est. En répondant à une petite annonce, Alexis se lance dans une aventure peu commune, qui lui donne un peu le vertige, mais lui apporte aussi de fugitifs apaisements. Par défi, par envie d’être un autre afin d’être lui-même, Alexis écrit à un détenu, Yvan. Il établit avec celui-ci une correspondance régulière, se glisse dans la peau d’une jeune femme imaginaire qu’il fait naître avec une grande facilité, improvisant au fil de l’encre. Le temps de cet échange épistolaire, Alexis devient Alexia, son double féminin. En relisant ses propres lettres, il se surprend à penser « qu’être une fille dans l’absolu, ce n’est pas si différent qu’être un garçon… » Voilà de quoi surprendre cet adolescent, champion académique de plongeon acrobatique, qui devrait plutôt se trouver à mille lieux de l’univers ouaté du personnage qu’il joue : une esthéticienne de vingt-trois ans. Cette femme n’existe pas mais ses propos sont vrais. Alexis est en effet très sincère dans ses lettres. Il écrit par nécessité, ce qui ne laisse pas de place au superflu. Un tête à tête silencieux entre Alexis et Alexia prend forme, permettant au garçon d’avancer dans sa quête. De cette expérience, Alexis ressortira plus fort, plus libre, plus conscient et serein. Derrière ce récit qui ne recourt pas au suspense pour retenir le lecteur, se cache une musique intime aux notes plutôt justes. Achmy Halley publie un roman singulier offrant somme toute des personnages guère attachants.