Athènes, autrefois puissante

Une cellule familiale qui éclate, des parents qui divorcent. Voilà, c’est une histoire d’enfance malheureuse que nous livre Marie-Sophie Vermot dans son dernier roman. Danaé apprend brutalement la séparation de ses parents, par une lettre succincte envoyée par sa mère un matin d’été, tandis qu’elle est en vacances chez une amie : « Tu ne dois pas prendre cette lettre comme une marque de lâcheté de ma part (…), je suis réellement épuisée (…). Il m’est difficile de te téléphoner la nouvelle suivante : ton père et moi avons décidé de divorcer. Le choc est d’autant plus grand pour Danaé que celle-ci n’a rien vu venir. Sa mère demeure ensuite injoignable, Danaé se retrouve face au vide, avec personne pour lui dire des mots rassurants et tenter de dédramatiser la situation. Alors Danaé explose, se laisse surprendre par une colère qui la submerge et l’amène à tout casser en classe, pendant un cours de maths. Après un passage à l’hôpital, la jeune fille se retrouve dans le sud, auprès de sa mère – aussi présente qu’un fantôme – et de ses grands-parents, obligés de prendre les choses en main. Sa vie passée, ses amis d’autrefois lui sont à présent insupportables. Danaé a besoin de faire table rase. Une rencontre va la sauver du désespoir. Florence ignore tout de son passé et ne lui demande rien. Elle apporte le calme et la sérénité à la jeune fille. Florence est calligraphe. Les mouvements du pinceau tracent un chemin de vie et d’espoir aux yeux de l’ado qui craint régulièrement de ne pas maîtriser ses accès de colère et de sombrer dans la folie. Mais ce qui va vraiment la sauver, c’est Nadila. En aidant Nadila et son bébé à deux doigt de la mort, Danaé franchit un cap, reprend le contrôle de sa vie. Marie-Sophie Vermot montre une jeune fille en proie à des troubles profonds et montre combien un choc peut être néfaste, et le retour à la vie normale difficile. Ce livre aborde avec intelligence la confusion des sentiments et la complexité de situations dont on ressent ici la tension.