Aller au contenu principal

Rechercher un livre

Date de publication
Age-cible

Au loin, les lumières

Sélection des rédacteurs
Album
à partir de 5 ans
: 9782930938691
17.50
euros

L'avis de Ricochet

Clic ! Quant on ouvre Au loin, les lumières de la plasticienne et poétesse Elis Wilk, le petit film en Super8 de la mémoire se déclenche en chacun de nous. Il faut dire que l’illusion est frappante : des images chargées, floutées, qui se bousculent, se chevauchent. Leurs couleurs contrastées nous font un peu plisser des yeux, soudain un flash nous éblouit… Pourtant, lorsqu’on entre plus avant dans le livre, sa composition s’affiche en évidence. Rien ici n’est laissé au hasard, ni à l’amateurisme. L’artiste compose sous nos yeux un témoignage d’enfance.

En une ouverture sur fond d’envol d’oies cendrées, et sept déclinaisons, Elis Wilk évoque pour les lecteurs ses souvenirs et ses émotions d’une enfance libre dans une nature encore ensauvagée, jamais complètement domestiquée, où le héron salue le soleil chaque matin, et le chevreuil traverse la route avec l’inconscience de la liberté. Là, deux enfants, deux sœurs, petites silhouettes sombres, contemplent côte à côte le coucher du soleil sur les champs, dans le ciel embrasé, animé par le vol des hirondelles et celui des chauves-souris. Elles découvrent la nuit, obscure et profonde, ou étoilée de rêves, la nuit de la campagne berrichonne où leurs parents ont choisi d’installer leur tribu, pour réinventer leur vie.

Les titres et les haïkus qui introduisent chaque évocation pourraient constituer le poème principal tissé sur la trame d’une illustration à la fois chamarrée et adoucie par le filtre du temps, elle-même rebrodée d’impressions toutes enfantines, inscrites et disposées dans l’image comme des poèmes en vers libres.

Les eaux de la rivière montent, sombres et menaçantes.
Elles charrient d’énormes troncs d’arbres,
arrachés par le vent.
On dirait des crocodiles
Sur le fleuve Amazone.

Chaque réminiscence est transposée dans une mise en scène où s’entremêlent photos et interprétations, comme ces Indiennes du Berry photographiées ravies, coiffées de parures de feuillages et de plumes noyées dans les motifs des larges palmes de fougères gravées en surimpression, à côté de la silhouette d’un ara amazonien. Une mise en abyme du souvenir d’enfance, construite sur le concret de la photo, elle-même patinée de la perception d’une atmosphère, et auréolée de la lumière de l’émotion du moment. Quand Elis Wilk superpose, la densité vibre sous la transparence.

Et toujours le blanc agit comme un éclair léger, des graines de pissenlit qui s’envolent, une façon de figer l’instant : c’est la lumière du souvenir. Comme celui de l’émerveillement à la naissance des chatons dans la grange :

Le temps est suspendu
Et je reste des heures
Assise là avec eux.

Elis Wilk entraîne le lecteur, la lectrice dans cette fantaisie où réalité et perception fabriquent le souvenir : expérience assurément troublante pour un jeune public au début de sa vie, mais que reconnaîtra vite celui qui vit avec son enfance au cœur. Mettre des mots sur cette expérience, en recomposer les images, revivre les émotions d’alors, c’est reconnaître ce socle fondateur, et en transmettre la valeur. En cela, cet ouvrage est un moment de lecture magique.

Présentation par l'éditeur

Une petite fille quitte la banlieue parisienne pour emménager dans un petit village, accompagnée de ses sœurs et ses parents. Désormais, la nature l’entoure, à perte de vue. Elle s’étonne de ce monde où tout est à découvrir. Les papillons et chauves-souris virevoltent la nuit. Hérons et ragondins voisinent la rivière qui charrie anguilles et poissons-chats. Quand les eaux en crue envahissent la

Du même auteur

Les animals

Album
à partir de 3 ans
Sélection des rédacteurs
Avis de lecture

Je suis

Album
à partir de 3 ans