Baby-Sittor

Celui qui aurait dû être le grand frère de Nine est décédé bébé, d'un accident. En réaction, la mère de la petite fille la couve comme un œuf : maux saisonniers, activités physiques, goûters d'anniversaire, tout est considéré comme trop dangereux pour la santé de Nine. Elle n'en peut plus : elle y a perdu une amie, Hortense, et une place dans sa classe, puisqu'elle est la seule à ne pas participer à la classe verte de ce printemps.

Et puis la mère de Nine, costumière de théâtre, reçoit une proposition de travail qui la passionne. Les parents trouvent en urgence un baby-sitter : un grand gaillard à moto, étudiant en arts plastiques, et qui n'a jamais gardé d'enfant. Nine adopte Anil dès qu'elle pose un casque sur sa tête et qu'elle met le derrière sur Queen of England, la fameuse moto. « Ce baby-sitter avec une moto de Terminator, ce Baby-Sittor » (p. 33), devient son meilleur allié contre des parents stressés. Jusqu'où ira le changement ?

Ecrit à la première personne (Nine), le récit se fait sinon exaspéré, au moins tonique et donc potentiellement drôle. L'héroïne oscille entre une passivité apprise et des élans de vie qui la démangent : cette ambiguïté est parfaitement rendue dans le texte même. Au fur et à mesure qu'Anil prend une place dans le quotidien de la famille, Nine ose des envolées, des idées de grands voyages, tout en restant une enfant remplie d'idéaux. Au final, le roman sera utilement mis entre les mains de certains parents aux instincts protecteurs…