Barnabé part au bout du monde

Barnabé, le blaireau part au bout du monde, mais pas tout seul !

Depuis Susan Varley, on sait que les blaireaux sont des personnages sympathiques et élégants. Barnabé, le blaireau de Béatrice Rodriguez, le confirme. Un beau costume bleu au plastron blanc (comme la flèche de son museau qui se poursuit jusqu’au crâne) donne son caractère décidé à Barnabé. Avec Constance la tortue et Claire la taupe, ils forment un trio de « chefs ». Au milieu de la nature, ils avancent. La couverture les présente en marche, et l’illustration gardera cette vision de profil, dynamique. Le récit de Gilles Bizouerne explique comment ils parviennent à se mettre en route, vers le bout du monde.

Barnabé sort le premier, c’est lui qui porte le projet. Constance lui emboîte le pas, puis Claire. A ce schéma classique de la randonnée où s’agrègent les personnages un à un, l’auteur ajoute deux thèmes intéressants : celui du chef et celui de l’entraide. En effet, Barnabé s’autoproclame immédiatement « chef ». Constance adopte une stratégie du détour. Elle ne s’oppose pas, mais se déclare chef numéro 2 et Claire numéro 3. Est-ce que cela change quelque chose dans la hiérarchie ? Oui, si on voit que chacun trouve sa place dans l’aventure. Claire la taupe qui bute sur les mots, permet de passer sous le rocher qui bloque le chemin et Constance, permet le passage du fossé. Chacun, à sa mesure, permet donc l’aboutissement du projet collectif. Ce premier message est conforté par la morale qui conclut que le bout du monde est à côté de chez nous. Un album bien construit, où texte et images portent un message chaleureux et optimiste.