Bienvenue tristesse

L'avis de Ricochet

Bienvenue tristesse. Voilà un titre qui peut sembler incongru (à part pour les lecteurs de Françoise Sagan), car ce sentiment n’est pas vraiment celui que l’on préfère accueillir. Et pourtant, il fait partie de la vie et il faut apprendre à l’accepter et à lui faire une place. C’est le message que souhaite passer en toute simplicité cet album, afin d’expliquer aux petits qu’il est tout à fait normal de ne pas se sentir heureux en permanence, l’important étant de ne pas tenter de renier cette tristesse. Grâce à un texte et des illustrations minimalistes mais parlants, l’enfant peut facilement se projeter dans les situations décrites et les appliquer à son propre quotidien.

La dimension visuelle expose le processus de « convalescence », si l’on peut dire. L’espace est d’abord vide puis se remplit; le bonhomme symbolisant la tristesse, quant à lui, rapetisse au fil de l’album. Seules deux couleurs sont utilisées, le rose, lié à l’enfant, et le bleu, rattaché au bonhomme tristesse. Plus le récit avance, plus elles sont présentes, s’étendant non seulement aux personnages mais aussi au décor. Cela démontre que les deux forces combattent à armes égales : la tristesse peut se retrouver partout mais ce n’est pas grave quand on a appris à l’apprivoiser. Car autant éprouver de la tristesse est un état normal, autant les moyens dépeints pour se sentir mieux sont accessibles (dessiner, écouter de la musique, etc.). Un album à mettre entre les mains d’enfants décontenancés face à leurs émotions plus négatives.

Amandine Gachnang

Présentation par l'éditeur

Parfois, Tristesse s'invite sans prévenir. Elle nous tourne autour, s'assied à nos côtés, si proche qu'on peut à peine respirer. On peut essayer de la cacher, mais alors on a l'impression d'être devenu soi-même Tristesse. Mieux vaut l'écouter, lui demander d'où elle vient, ce dont elle a besoin. Et si on ne la comprend pas, rester avec elle, tout simplement. Faire des choses qu'elle aime, comme

Parfois, Tristesse s'invite sans prévenir. Elle nous tourne autour, s'assied à nos côtés, si proche qu'on peut à peine respirer. On peut essayer de la cacher, mais alors on a l'impression d'être devenu soi-même Tristesse. Mieux vaut l'écouter, lui demander d'où elle vient, ce dont elle a besoin. Et si on ne la comprend pas, rester avec elle, tout simplement. Faire des choses qu'elle aime, comme dessiner, écouter de la musique, se promener... Et si le jour suivant, elle n'est plus là, il n'y a pas à s'inquiéter : une nouvelle journée commence...

Cet album minimaliste, imprimé en trichromie, est d'une grande subtilité : la personnification de la tristesse permet une mise à distance de l'émotion, tout en mettant des mots sur ce que l'on ressent.

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